Rapport de l'AGORA DU 28 SEPTEMBRE 2018

Ecouter l'enregistrement de l'Agora  Enregistré en continu. Manque une partie de la première intervention

20h, l’école des clowns est bien animée. Nombreux, nous installons nos chaises contre les murs de la grande salle pour rentrer tous dans le cercle ! Merci à Daphné de nous accueillir avec son sourire et son habituelle efficacité dans sa conviviale école!

Jean-Louis nous souhaite la bienvenue à l’Agora, une rencontre qu’il a longuement préparée avec une équipe de voisins engagés, y compris des représentants de chaque liste.

En quelques mots, il nous en rappelle l'événement fondateur : Le G100 de 2014 où les citoyens de Grez-Doiceau ont rêvé de leur avenir et défini leurs engagements. Parmi ceux-ci, celui qui nous réunit ce soir : « Nous dialoguons en confiance mutuelle avec les autorités politiques ».

Et c’est bien le thème qui nous conduira ce soir: LA CONFIANCE, confiance entre nous et avec les autorités communales: nous sommes tous voisins !

Pour introduire la suite, il nous raconte deux anecdotes.

  • En 1973, il part s’installer au Zaïre. Son père l’exhorte : ne fais jamais de politique ! Or il n’a jamais rien fait d’autre… Tout dans notre vie est politique : non seulement notre profession, mais aussi chacun de nos actes quotidiens : nos achats, notre alimentation, nos déplacements …
  • Puis, cette histoire qu’Ilios Kotsou a racontée à une rencontre : un chef Navajo reçoit un cow-boy en expédition dans sa forêt. Il le regarde dans les yeux et lui demande : “Qui de nous deux est le plus important, toi ou moi ?” La seule bonne réponse est : toi et moi ! Et c’est le ET qui va nous occuper ce soir !

Il nous présente Véronique (elle n’est pas citoyenne de Grez-Doiceau) qui va faciliter la soirée. Elle nous rappelle les principes d’une agora (cercle Samoan) :

  • Au centre de notre grand cercle : 6 chaises forment un petit cercle où 5 personnes vont s’asseoir pour animer la Elles se retirent quand elles le souhaitent, remplacées par qui veut. Lorsqu’une 6ème personne s’ajoute et occupe la 6ème chaise, une chaise doit se libérer.
    • La parole se partage entre les personnes du cercle
    • Elle doit être constructive et issue du meilleur de soi. Il faut oser se lâcher
    • Elle doit être bienveillante et pourquoi pas, porteuse d’Amour !

LE DÉBAT PORTERA SUR 3 QUESTIONS.

EST-CE QU’ON SE FAIT CONFIANCE À GREZ-DOICEAU ?

Véronique nous prépare au débat. Dans l’obscurité à peine troublée par sa petite lampe, elle nous lit l’histoire des 3 campagnols. Ils sont assis au bord d’un lac immensément immense qu’ils veulent traverser jusqu’à une île lointaine pour y trouver et s’y régaler de choses merveilleuses ! 2 se jettent à l’eau et après beaucoup d’effort, fatigués et effrayés par le danger, ils font demi-tour. Le 3ème s’acharne et, au prix d’efforts pénibles, arrive sur l’île. Là, il se délecte de tout ce que la terre peut offrir de meilleur ! Puis, comblé, il rejoint la berge. « Comment as-tu fait pour arriver au but ? » lui demandent ses 2 amis. « J’étais sourd » répond-il. 

Sourd aux commentaires décourageants, le campagnol a poursuivi sa route….

Véronique nous invite alors à venir débattre de l’histoire et de notre première question au centre. Les 5 chaises sont progressivement occupées et les citoyens s’expriment.

  • En général, tous se sentent en confiance à Grez-Doiceau (sauf à vélo !) : les gens y sont Bienveillance et confiance entre voisins, même si nos idées sont différentes. Nous nous y sentons en SÉCURITÉ ! Les gens sont sympas. Pas de vol même en lisière de la forêt.

Certains voisins sont plus fermés par indifférence plutôt que manque de confiance et Il faut parfois aussi combattre quelques aprioris (plus difficile avec les Bruxellois!) pour accueillir tout le monde.

  • Important de poser des gestes de bienvenue pour les nouveaux arrivants (visite, bouquet de fleurs…) et de vivre de façon positive, centré sur ses objectifs !
  • Il faut multiplier les occasions de rencontre dans le quartier et entre les différents quartiers/ villages et consulter les citoyens sur les moyens de renforcer la confiance et donner une suite aux projets. Les fêtes sont une belle occasion de réunir les

Est-on heureux à Grez-Doiceau ?

Lors de l’enquête réalisée après le G100 sur le BCB (bonheur communal brut), les réponses étaient très majoritairement positives. Même résultat dernièrement après l’enquête « Enragez-vous ». Ce qui, au dire des enquêteurs, n’est pas le cas partout ! A Grez-Doiceau, nous sommes encouragés par le dialogue et soutenus par des idées positives. C’est la conjonction : confiance/collaboration qui est la source de l’énergie qui porte le groupe ! Quand un problème existe, au niveau des individus ou dans un groupe/association, nous devons en parler entre voisins, entre citoyens, recentrer le problème au niveau du quartier, du village et chercher ensemble des solutions ! Cessons d’avoir trop vite recours aux instances communales !

COMMENT POUVONS-NOUS AUGMENTER LA CONFIANCE, NE PAS RESTER REPLIÉ SUR NOUS-MÊME DANS NOTRE QUARTIER, NOTRE VILLAGE ?

  • Problème des 2 écoles de Nethen ! Elles ont toujours existé et étaient, au départ, complémentaires : l’une pour les petites classes et l’autre pour les grandes. Puis chacune, de confession différente, a proposé les 6 Maintenant l’école communale décline. Que faire ?
  • Jean-Louis raconte le constat d’un facteur africain (diplômé en démographie) qui a longtemps sillonné les rues de Grez-Doiceau. Pourquoi nous retournons-nous toujours vers les autorités pour résoudre des problèmes que nous pourrions résoudre entre voisins ?
  • L’Etat met les services sociaux à notre disposition : prendre soin les uns des autres a été retiré de l’espace familial et communautaire pour être professionnalisé ! Comment recréer un espace où reprendre cette responsabilité en main ? Comment faire pour que les divers services communaux agissent avec nous les citoyens, plutôt que pour pour nous?

“Whatever you do for me but without me, you do against me”.  (Mahatma Gandhi)

Nous devons inverser le système et reprendre notre responsabilité, avoir des idées, proposer des solutions et mettre les autorités politiques au service de nos idées !

  • Nous devons accepter le changement, dépasser nos peurs, nous écouter, partager nos expériences et chercher une solution ensemble !

Véronique s’adresse aux dames et aux jeunes pour les inviter dans le cercle. Et ça marche ! Le cercle se diversifie et le débat se poursuit.

  • Les questions les plus cruciales aujourd’hui se jouent au niveau communal : nous devons multiplier les agoras pour en débattre et y intégrer un max de citoyens! L’exemple d’aujourd’hui est inspirant et encourageant ! Les citoyens (autres que les élus) sont aussi venus et les partages sont très riches !
  • Oser aller chercher les gens chez eux (dont ils sortent si difficilement !). Leur parler, les faire réfléchir à l’avenir et les convaincre de participer aux
  • Trouver de bonnes pratiques de communication entre citoyens et politiques, facilement accessibles à tous. Utiliser Facebook avec des règles.
  • Les gens n’ouvrent pas toujours quand on sonne, les atteindre autrement (à la sortie de leur auto, en promenade…)
  • Pour attirer les jeunes, il faut persévérer, donner confiance par son investissement et sa fidélité,
  • Les jeunes insistent : il ne faut ne pas seulement se montrer en période électorale, mais poursuivre après, tout au long de son mandat !

Un candidat explique : désireux de participer à l’action, il s’est engagé sur une liste! Se faire connaître prend beaucoup de temps, surtout quand on n’a aucune vie associative! C’est lourd! On peut s’y consacrer un temps, mais difficile de tenir toute l’année. Chacun a aussi sa vie et ses occupations et il doit se préserver… Quoiqu’il en soit, il trouve formidable de s’intégrer dans une équipe où tous ont les mêmes affinités et les mêmes objectifs.

  • Il faut rendre les conseils communaux plus vivants, bienveillants et Et y montrer un exemple d’écoute, de compréhension et de bonne collaboration pour y attirer les citoyens.
  • Organiser des apéritifs où les candidats répondent aux questions qui tracassent les citoyens et les associations. Même si les réponses sont peu satisfaisantes, le dialogue est en place !
  • Les citoyens peuvent aussi s’unir pour discuter et faire remonter leurs préoccupations vers les élus.

En résumé :

  • La confiance existe, mais les citoyens restent trop souvent repliés dans leur quartier
  • Aller à la rencontre les uns des autres n’est pas Mais c’est indispensable : prendre le temps de se parler et de s’écouter entre citoyens. Nous faisons tous partie de la solution. Prendre soin les uns des autres sans attendre ceux qui sont payés pour le faire.
  • Les élus doivent montrer l’exemple. Ils doivent aller à la rencontre des citoyens et faire avec les gens plutôt que pour eux. Leur lien avec les citoyens doit se

Les citoyens peuvent faire remonter leurs préoccupations vers les élus. 

QUE PROPOSER AUX ÉLUS POUR CO-CONSTRUIRE LA CONFIANCE

*Les citoyens sont-ils intéressés par la chose politique ?

La confiance entraîne la confiance et persiste si on n’attire pas la couverture à soi. L’intérêt citoyen peut grandir si les élus cessent de se mettre en avant et font passer l’intérêt collectif avant l’intérêt personnel !

  • Prendre exemple sur le corps humain dont la vie dépend du bon fonctionnement de tous ses organes. Tous contribuent à leur manière. C’est le rôle de chaque citoyen.
  • Soutenir les activités existantes pour renforcer le lien
  • Etre disponible pour tout et tous. C’est le rôle de l’élu !
  • Comment recréer le lien politique et impliquer les citoyens dans les décisions ? C’est un travail de fond ! Il faut garder le contact avec les citoyens après les élections. Ne pas limiter leur implication au vote. Leur donner une information réelle et constructive et demander leur avis. Pour les enjeux importants, organiser des Utiliser les flyers toutes boîtes, les agoras, Facebook…
  • Organiser des réunions citoyennes régulières pendant tout le mandat.

Améliorer l’accès à l’information. Organiser des repas réunissant citoyens et élus dans les villages

  • Intérêt de créer une petite cellule, au-delà des partis, qui veille au bien-être des citoyens
  • Profiter de toutes les occasions pour inciter les gens à participer aux réunions du conseil communal (fancy fair dans les écoles, semaine du bien vivre, mouvements de jeunesse, clubs de sport, fête de la saint Georges, les différents salons…)

Quand la bourgmestre est venue présenter son plan de circulation pour Grez-Doiceau à l’Agora, les citoyens étaient présents ! Invités pour débattre de sujets concrets, les gens répondent à l’appel ! Recréons un espace où se parler quand un enjeu sérieux se présente !

  • Rendre les réunions du conseil plus attractives : lieu convivial avec écran et Confiance et respect. Relations courtoises entre les différents candidats. Pour les absents, diffuser le contenu des réunions.
  • Prendre toutes les discussions par consensus, en s’aidant si nécessaire d’un animateur
  • S’inspire sur la Suisse pour proposer une démocratie Créer un nouveau mécanisme qui soit légitime et représentatif et engendre l’émulation et la co-construction.

*Où est la limite du pouvoir du citoyen ? Il est écouté, on lui fait confiance. Il participe à la construction, mais a-t-il un rôle de contrôle ou non ?

Recommandation de vidéos de David van Reybrouck

Il nous fait une proposition : vu que seule la nomination du (ou de la) bourgmestre est réglementé par la loi, cette personne ne pourrait-elle pas inviter au conseil des échevins les élus et élues qui ont recueilli le plus de voix de préférence, quelle que soit la liste à laquelle ils appartiennent? La question dérange et laisse perplexe ! Une réponse est : on vote pour des idées et pas pour un nom…

  • Comment attirer les jeunes sur la scène politique ?

La politique a mauvaise réputation, elle est considérée comme un milieu pourri où les jeunes ne sont pas tentés d’y mettre le pied. Pour les attirer, Il faut donc redorer son image, en donner une image qui inspire !

Pourquoi ne pas créer une seule liste orientée vers un idéal commun (l’intérêt collectif) qui réponde aux attentes des jeunes ? Elle existe déjà dans certaines communes.

  • Une avancée importante : la création d’un conseil consultatif des jeunes est votée et il il sera mis en place bientôt. A noter que le conseil consultatif des anciens fonctionne bien et qu’il a de bonnes relations avec la commune. Qu’en est-il pour la tranche entre deux ?

En conclusion

Nous sommes émerveillés par l’atmosphère de la rencontre. Un bel exemple de démocratie à la fois dans l’assemblée et en général à Grez-Doiceau. Nous repartons avec quelques idées neuves qu’il ne tient qu’à nous de mettre en pratique :

 

 

Un site web est en construction et tous les citoyens de Grez-Doiceau sont invités à y participer. Vous y trouverez bientôt le rapport et les photos de la soirée. Nous avons passé une excellente soirée ! Merci à Véronique, à Denis et à Jean-Louis !

Faire un cercle n’est pas facile ! Merci à chacun pour se qualité d’écoute et sa participation. Félicitation à tous ! C’était très gai !

Le bar est ouvert pour un dernier moment convivial. Un chapeau passera pour recevoir votre contribution.

MERCI A TOUS